Image1Á ses débuts, la narratologie post-classique a permis d’étendre le champ d’enquête de la narratologie classique en se faisant multiple, interdisciplinaire, transgénérique et transmédiale. Plus récemment, il semble que la narratologie est entrée dans une phase de consolidation, mais avec une tendance continue à la diversification. En quoi consiste cette consolidation et de quelle manière la narratologie se diversifie-t-elle ? Les narratologies – au pluriel – évoluent-elles vers une narratologie – au singulier – en passe de devenir une discipline au plein sens du terme ? La diversification implique-t-elle plus de narratologies à double entrée, ou demande-t-elle, et peut-être simultanément, un regard tourné vers les diverses cultures scientifiques qui sous-tendent les programmes de recherche dans le domaine de la théorie narrative, passé et présent, mais aussi non occidental ? Dans la mesure où les théoriciens s’intéressent aux questions de la cognition et du contexte dans les récits, de quelle manière le rôle de la poétique narratologique peut-il repensé ?

Partout présents, les récits ont encouragé les narratologues à étendre leur objet au-delà des seuls corpus littéraires et à emprunter le « tournant narratif », qui concerne des champs aussi divers que la psychologie, la sociologie, l’ethnologie, l’histoire, le droit, le management, les technologies digitales, etc. Mais, quels que soient les universaux communs à l’ensemble des récits, les spécialistes de littérature, les psychothérapeutes, les sociologues, les ethnologues, les historiens, les juristes, les publicistes et les spécialistes de l’intelligence artificielle envisagent les récits depuis des points de vue différents qui peuvent être en désaccord les uns avec les autres. Quelle peut être, dans ces conditions, l’influence sur le récit du concept de genre, non pas au sens littéraire traditionnel du terme, mais au sens des genres de discours (Bakhtine), ces « formes relativement fixées » qui passent les ponts entre les unités de langage ou les systèmes signifiants et le discours dans ses manifestations les plus profuses ? Se pose également la question du récit dans ses formes non-verbales – les arts plastiques et la musique ainsi que dans ses formes pluri-médiales.

D’autres questions surgissent encore. Si comme Barthes l’avait souligné il y a près d’un demi-siècle, le récit est un phénomène anthropologique universel, dans quelle mesure est-il constitutif de la culture ? Peut-on poursuivre une enquête du même ordre à propos de l’homo narrans, l’animal conteur d’histoires ?

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