Colloque international

Les Formes élémentaires de la vie religieuse de Durkheim

1912-2012

Perspectives pour l’anthropologie

Paris, 6-7-8 juin 2012

Organisé par le Laboratoire d’anthropologie sociale avec le soutien du musée du quai Branly et du Labex TransferS.

Comité scientifique : Tanja Bogusz, Philippe Descola, Marcel Fournier, Bruno Karsenti, William S. F. Pickering.

Organisation :

Frédéric Keck et Perig Pitrou

Les Formes élémentaires de la vie religieuse, paru en 1912, est l’ouvrage de Durkheim dans lequel se trouve formulées et articulées de la façon la plus systématique ses principales thèses

concernant la religion, la société, la morale ou la théorie de la connaissance. En dépit des objections qu’elles ont pu soulever, l’audace et la profondeur des positions défendues par

l’auteur font de ce classique une matrice à partir de laquelle des problèmes épistémologiques fondamentaux pour l’anthropologie continuent à se formuler. Un siècle plus tard, il est donc

pertinent d’engager une réflexion collective afin de s’interroger sur les perspectives théoriques que ces positions ouvrent pour l’anthropologie et, plus largement, pour les sciences sociales.

Un des grands intérêts des Formes Élémentaires et, plus largement, des mémoires de Durkheim parus dans L’Année Sociologique, est d’avoir élaboré des concepts anthropologiques en

ouvrant la recherche à l’étude de phénomènes provenant de sociétés non-occidentales. En généralisant les résultats d’enquêtes ethnographiques sur le totémisme australien il aboutit ainsi à

une théorie universelle de l’esprit humain. Un siècle plus tard, les questions soulevées par une telle démarche intellectuelle continuent d’animer la discipline anthropologique. Comment les

anthropologues doivent-ils articuler l’étude de cas et la formulation de propositions générales ?

Y a-t-il pour eux une pertinence à étudier des « formes élémentaires » ou, au contraire, faut-il

s’appuyer sur d’autres principes pour élaborer des comparaisons scientifiquement fondées ?

Dans ce cadre, est-il possible d’objectiver des règles susceptibles de guider la démarche analytique grâce à laquelle les anthropologues nourrissent leur réflexion avec les données

restituées par leurs confrères ? À la suite de Durkheim, ce colloque souhaite réinterroger les rapports existant entre l’ethnographie et la théorie dans la construction du savoir.

Mercredi 6 juin, Salle Dussane, École normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris

Ethnographie et théorie (présidée par Philippe Descola, Collège de France)

13h30 Accueil des participants

13h45 Discours de bienvenue par Florence Weber (École normale supérieure)

14h William Watts Miller (British Centre for Durkheimian Studies) : Durkheimian ‘Australia’.

Two Times of the Sacred and Profane, Two Sociologies

14h45 Barbara Glowczewski (CNRS) : Rejouer les savoirs anthropologiques : de Durkheim aux Aborigènes

15h30 Pause

15h45 Pierre Charbonnier (Université Paris Ouest – Nanterre La Défense) : L’anthropologie comme théorie sociale : rapports sociaux et rapports au monde dans les Formes

16h30 Maurice Bloch (London School of Economics) : What does the ritual of intichiuma tell us about the Arunta’s “construction” or “cognition” of time and space ?

Jeudi 7 juin, Salle de cinéma, Musée du quai Branly, 37 quai Branly, 75007 Paris

Représentations collectives (présidée par Roberte Hamayon, École pratique des hautes études)

9h45 Accueil des participants

10h Éric Brian (École des hautes études en sciences sociales) : Le destin des ‘formes primitives de classifications’ (1903) dans les science studies (1976-1997)

10h45 Tanja Bogusz (Centre Marc Bloch, Berlin) : À l’aube de la critique pragmatiste.

Durkheim, Dewey et l’intégration expérimentale de la nature

11h30 Pause

11h45 Tim Ingold (Université d’Aberdeen) : Aggregation, interpenetration, fusion. The meeting of minds and the consciousness of the collective

Individu et société (présidée par Anne-Christine Taylor, musée du quai Branly)

14h Mélanie Plouviez (Institut Michel Villey) : Durkheim et l’anthropologie juridique

14h45 Marika Moisseeff (CNRS) : La chair, le sacré et le culte de l’homme dans les sociétés

occidentales contemporaines

15h30 Pause

15h45 Frédéric Keck (CNRS) : Contagion et participation. Transformations biopolitiques de Robertson Smith à Durkheim.

16h30 Martin Holbraad (University College London) : Society as a machine for thinking. Kant, Durkheim and the contingencies of concepts

Vendredi 8 juin, salle Lévi-Strauss, Collège de France, 52 rue du Cardinal Lemoine,

75005 Paris

Action rituelle (présidée par Julien Bonhomme, École normale supérieure)

10h Julien Clément, De la force sociale aux techniques du corps. Force physique et mana dans le rugby de Samoa

10h45 Perig Pitrou (University College London) : Communion, imitation, expiation. Réflexions sur la dynamique sacrificielle

11h30 Pause

11h45 Laurent Berger (Musée du quai Branly) : Durkheim au pays des Antankaraña. D’une ethnothéorie malgache de la royauté sacrée à l’anthropologie comparative du rituel

Vie religieuse (présidée par Bruno Karsenti, École des hautes études en sciences sociales)

14h Marcel Fournier (Université de Montréal) : Religion, rite et effervescence

14h45 Wiktor Stoczkowski (École des hautes études en sciences sociales) : Durkheim et la

vérité de la religion

15h30 Pause

15h45 Heonik Kwon (Université d’Édimbourg) : The social and political life of soul

16h30 Bruno Latour (Sciences Po, Paris) : De combien de dieux distincts la sociologie de Durkheim analyse-t-elle le culte?

Conclusion

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